L’atmosphère du Festival au jour le jour en scène, en coulisse…

JOUR 3

LUNDI, 30 OCTOBRE 2017

UNE PORTE-PAROLE SYMPA POUR LA PSYCHOLOGIE DES PLANÈTES

« C’est un temps idéal pour le cinéma, mais il faut s’y rendre! », commentait un festivalier lundi alors qu’une fine couche de neige recouvrait désormais le sol de Rouyn-Noranda. Devant présenter en début de soirée en première mondiale son court métrage La psychologie des planètes, la réalisatrice Anick Lemay n’a pu quitté Montréal à cause du mauvais temps. Heureusement, une des vedettes de son film, Geneviève Brouillette était déjà présente sur place et a pu lire son texto au public. Ce qu’elle fit intégralement y compris sa note de bas de page qui lui demandait si ça allait comme message de présentation, provoquant les rires de spectateurs dans la salle. Qu’Anick Lemay se rassure, sa porte-parole a très bien rendu son message; elle a compris qu’elle se trouve dans le « festival le plus sympathique au monde ».

JEAN-CLAUDE LABRECQUE, LE « BRISEUR DE ZOOMS »

La projection en première mondiale du documentaire Labrecque, une caméra pour la mémoire lors du Festival le dimanche 29 octobre a été suivi le lendemain en matinée d’une rencontre informelle entre le réalisateur, Michel La Veaux, Jean-Claude Labrecque, « vedette » du film, et les étudiants de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

Dans une atmosphère très conviviale au bistro de l’UQAT, Jean-Claude Labrecque, encore ébahi d’être le sujet d’un tel hommage de son vivant, a précisé d’entrée qu’il avait eu la chance d’oeuvrer entre les années 1959-1989 qui furent très importantes pour l’évolution du cinéma et qu’il est très satisfait du film de Michel La Veaux qui a su choisir dans les 55 films auxquels Jean-Claude Labrecque a participé les passages les plus importants.

Quant à ses moments marquants à lui, M. Labrecque choisit sans hésiter le film sur Marie Uguay poétesse québécoise (1955-1981) décédée lucidement d’un cancer virulent, le voyage du président de Gaulle sur le chemin du roy, les discours de Pierre Bourgault et le documentaire À hauteur d’homme.

Avant de donner la parole au second interlocuteur, l’animateur Martin Guérin lui demande : « Comment justement avez-vous travaillé avec Michel La Veaux? » « Nous avons tourné onze jours ensemble puis je n’en ai plus entendu parler durant cinq mois! Quand j’appelais, il répondait par message, toujours le même « Je t’appelle pour te dire que je te rappelle! » »

Michel La Veaux confirme l’anecdote car il tournait un autre film en assurant le montage de celui-ci et ajoute que leur chance est leur entente parfaite, tous deux prônant un amour du cinéma et non des personnages, des plans toujours bien cadrés, nets, précis, au plus près des hommes, car le réalisateur doit savoir faire des choix, se tromper parfois, réussir souvent, mais choisir en allant de l’avant vers le sujet filmé quelle que soit son importance ailleurs et en portant sur eux un regard humaniste.

La verve des deux complices est intarissable et séduit un public suspendu à leurs lèvres. Lorsque Michel La Veaux dit que sa chance a été que Jean-Claude Labrecque n’intervienne jamais dans son travail, celui-ci rétorque que c’était difficile de se taire par exemple, au moment crucial du film où Jean-Claude Labrecque doit traverser seul la moitié du stade Olympique filmé depuis la plus haute tribune, tel un insecte minuscule sur une longue plate-forme pour rejoindre une caméra d’époque placée au centre du stade.

L’échange bifurque alors sur le matériel et les deux hommes affirment continuer à utiliser des pellicules (notamment The Kodak sauvée par Snowden) et des caméras 35 mm, mais pas le numérique. Non pas par nostalgie ou dédain, mais parce que, ajoute Jean-Claude Labrecque avec humour : « Je ne me vois pas filmer avec mon mobile, car je téléphonerais toujours. »

Michel La Veaux rappelle que Jean-Claude Labrecque a vu apparaître le zoom et a domestiqué cet appareil fragile surtout lorsqu’il fut le premier à filmer depuis un hélicoptère, porte ouverte et bloquée avec des caoutchoucs à la grande frayeur des pilotes.

Pour terminer sur une note moins dangereuse, au moins pour l’homme, Jean-Claude Labrecque raconte son premier contact avec le zoom qui lui fut présenté en France en deux exemplaires. Voulant voir le fonctionnement avant l’arrivée du public, il dévisse un zoom qu’il pose sur une chaise proche. L’arrivée de gens provoque un déplacement de chaises avant qu’il ait pu réagir et le zoom se brise au sol. Désolé, il le ramasse pour aller s’excuser avec en mains les deux zooms à remettre au responsable. En posant le brisé sur le comptoir, l’autre lui échappe et se brise à ses pieds. Conclusion du fautif : « Ils m’ont aimé longtemps! »

Afin de conclure sur une note moins grave, Louis Dallaire, présent dans la salle demande à Jean-Claude Labrecque s’il a un sujet en tête à tourner bientôt et Jean-Claude Labrecque explique longuement son intention de filmer quelque chose sur sa rencontre au primaire avec un élève qui l’a beaucoup marqué parce que conduit par un chauffeur qui le vouvoyait ce garçon, prince de Bourbon-Parne se débattra toute sa scolarité entre ses devoirs de prince et son désir d’être un garçon comme les autres. Il reste à attendre la nouvelle oeuvre de cet artiste si humble qui méritait amplement le documentaire que lui a consacré son disciple et ami Michel La Veaux.

Texte: Alain Aylwin

Photo: Christian Leduc

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