JOUR 1
SAMEDI, 27 OCTOBRE 2018
1re MONDIALE, 1re OVATION, 1res RÉACTIONS
La première mondiale du long métrage L’AMOUR fut l’occasion pour les artisans du film, présents à cette 37e Soirée d’ouverture du Festival, de recevoir une première ovation publique et les premières réactions de cinéphiles. Longuement, à différents endroits dans le foyer du Théâtre du cuivre, les acteurs Paul Doucet et Pierre-Luc Lafontaine, ainsi que le réalisateur Marc Bisaillon, la productrice Christine Falco et le distributeur de Filmoption International Andrew Noble, ont pu échanger avec les festivaliers.
Mais la réaction la plus attendue, à ce film inspiré d’une histoire vraie, était celle de la mère du personnage principal du film. Madame Margaret Miles, consultante au scénario et dont le rôle est tenu à l’écran par Fanny Mallette, avait déjà vu le montage final du film sur ordinateur, mais de vivre la première mondiale, à Rouyn-Noranda, a été pour elle une grande satisfaction. Bien qu’elle ne parle qu’anglais, elle a quand même pu échanger un peu avec les spectateurs. Elle est contente du résultat et que cette histoire puisse désormais être mieux connue. Elle est reconnaissante envers le réalisateur qui a été très fidèle aux faits et aussi à la persévérance qu’il a eu pour mener à bien ce film. La scène de l’autobus, où son fils se donne la mort, demeure la plus difficile à voir pour elle, mais elle insiste, ça c’est bien passé comme ça. Margaret Miles repartira bientôt chez-elle en Nouvelle-Écosse. L’Abitibi-Témiscamingue lui laissant un souvenir impérissable et réconfortant : de l’amour.
UN MILLION DE MERCIS AU FESTIVAL
« On est très fier de présenter le film en soirée d’ouverture et en première mondiale. Vous êtes vraiment le premier public à voir le film », a certifié avant la projection le distributeur Andrew Noble sur la scène du Théâtre du cuivre. « J’aimerais remercier très chaleureusement la gang du Festival, Louis Dallaire, Jacques Matte, Guy Parent et Émilie Villeneuve, pour avoir sélectionné notre film. Je suis vraiment très, très fier de le présenter ici. Ça fait plusieurs années que je présente des films ici. Je connais le public. On ne peut pas être entre de meilleures mains », a conclu le distributeur avant de passer la parole à la productrice.
« Quelques mots pour remercier le Festival de nous accueillir si chaleureusement. On est vraiment très fier de lancer le film ici », a confirmé Christine Falco en laissant le micro au réalisateur.
« C’est vraiment un honneur. Quand on a été appelé pour faire l’ouverture du Festival, ici, on n’a même pas hésité. On a dit oui tout de suite. On a annulé tout le reste… Berlin, Venise, Cannes », a lancé Marc Bisaillon sous les rires des spectateurs. « Non mais, sérieusement, c’est vraiment un très grand honneur. […] Est-ce que j’ai dit merci au Festival? J’ai un million de mercis. »
UN HOMMAGE MAGIQUE POUR SOPHIE DUPUIS
Le Festival a donné lieu à un moment magique exceptionnel avant même le début officiel de sa 37e édition en présentant une séance spéciale gratuite de CHIEN DE GARDE en présence de la réalisatrice valdorienne Sophie Dupuis. La salle était pleine et les spectateurs provenaient, entre autres, des quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue et notamment de Val-d’Or. « On tenait absolument à venir voir CHIEN DE GARDE et assister à la discussion après le film », expliquent quatre Valdoriens qui ont fait l’aller-retour Val-d’Or – Rouyn-Noranda samedi après-midi.
L’événement a d’abord débuté par un hommage surprise à Sophie Dupuis. « Sophie Dupuis nous fait le privilège d’être ici pour qu’on puisse apprécier le film que l’industrie du cinéma a choisi pour représenter le Canada dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère lors de la prochaine cérémonie des Oscars », a souligné sur scène Beatriz Mediavilla, son ancienne professeur de cinéma au CÉGEP de l’Abitibi-Témiscamingue, suivi des applaudissements d’une salle représentant bien la fierté que suscite la jeune réalisatrice de la région. « Quand Chantal Girard [enseignante de cinéma au CÉGEP] m’a appris la nouvelle, on avait les yeux dans l’eau et Martin Guérin [enseignant de cinéma au CÉGEP], caché dans son bureau, nous imitait. Les élèves, eux, capotaient totalement », a expliqué avec émotion Beatriz Mediavilla sous les rires de la salle.
Après avoir énuméré les nombreuses qualités de Sophie Dupuis, cinéaste réussissant brillamment à plonger son spectateur dans des ambiances et privilégiant les personnages grandioses possédant plusieurs facettes qu’on découvre au cours du film, on lui a remis une oeuvre de Donald Trépanier, professeur d’Art visuel au CÉGEP.
« Je veux juste dire un mot sur cette grande réalisatrice. Cette belle femme. C’est extraordinaire; c’est ça que ça fait en nous les régions. Ça fait ressortir le meilleur de nous-même », a expliqué avec enthousiasme l’actrice Maude Guérin. « Ce n’est pas qu’une grande réalisatrice, c’est une femme de coeur avec une sensibilité extrême qui aime les gens et qui essaye de comprendre ce qu’il y a à l’intérieur d’eux et ça donne des films comme CHIEN DE GARDE. Bravo! », a conclu Maude Guérin avant de laisser la parole au distributeur Armand Lafond d’Axia Films.
« Sortir un film, c’est jamais évident. On a toujours des surprises et CHIEN DE GARDE fut la surprise de l’année. Effectivement, le succès qu’on a connu, à Montréal, un peu partout à travers le Québec. Avec la nomination pour représenter le Canada aux Oscars, ça été une énorme surprise et on s’attend à aller encore plus loin. Non seulement avec CHIEN DE GARDE, mais avec les prochains films de Sophie. Merci beaucoup Sophie », termine Armand Lafond avant de céder la place la réalisatrice valdorienne.
« Merci. En plus, c’est agréable de revoir ces professeurs, il font parti de mon cheminement », a d’abord dit une Sophie Dupuis profondément touchée par cet hommage. « J’aimerais remercier le Festival d’avoir permis cette séance spéciale; c’est incroyable comment je sens l’Abitibi-Témiscamingue qui est derrière moi et qui me supporte dans ce que je fais. Je vous sens avec moi. Donc, tout le succès de CHIEN DE GARDE, c’est vraiment avec vous que j’ai envie de le partager. Alors, merci au Festival de nous permettre ça aujourd’hui pour fêter le succès de ce film. Merci d’être là. Tout ça, c’est énorme. Ça me dépasse un peu, tout ce qui se passe avec les Oscars. Alors, revenir en région, marcher dans le bois, ça fait du bien », a conclu Sophie Dupuis sous les rires de la salle.
PAS DE COCKTAIL MÉTÉO, MAIS TOUT UN COCKTAIL DE BONS FILMS
Jean-Pierre Tadros, rédacteur de Ciné-Tv-Vidéo-Multimédia, est un habitué du Festival : « En tout cas, vous pouvez dire que les gens de Montréal sont toujours heureux de venir ici. En plus, il fait plus beau ici qu’à Montréal. Je n’ai pas osé dire à ma femme qu’il fait beau à Rouyn-Noranda. »
Texte : Alain Aylwin
Photo : Louis Jalbert
Vidéo : Tim de Bouville