Quelle belle attention de l’équipe du Festival de permettre aux cinéphiles d’avoir la chance de voir ou de revoir le long métrage de Louise Archambault Il pleuvait des oiseaux et ensuite d’échanger avec la romancière Jocelyne Saucier ce jeudi matin. Le succès fut tel, qu’une deuxième salle de projection a été ajoutée pour que tout le monde puisse voir le film.
Elle en avait fait beaucoup des bains de foule depuis la publication en 2011 de son roman Il pleuvait des oiseaux, mais c’était la première fois que Jocelyne Saucier le faisait chez elle : « Une vraie rencontre. Avec mon monde. C’est la première fois » se réjouit la Rouynorandienne. Ce rendez-vous était très attendu. D’ailleurs, Jocelyne Saucier avait déjà reçu une ovation debout spontanée lorsqu’on a souligné sa présence au souper d’ouverture du Festival samedi dernier. Signe indéniable que beaucoup de Témiscabitibiens désiraient avoir cette opportunité d’échanger avec Jocelyne Saucier.
La rencontre organisée au cinéma Paramount et animée par Jolyne Lalonde s’est révélé être une occasion exceptionnelle de découvrir la vision de Jocelyne Saucier face à l’adaptation de son roman à succès en film, mais également d’en savoir plus sur cette grande aventure qu’a vécue Il pleuvait des oiseaux depuis sa parution. Selon elle, cet événement marque la finale à cette histoire de plus de huit ans.
L’organisation du Festival a été en mesure d’ajouter un film supplémentaire surprise pour les festivaliers qui assistaient au bloc de projection de ce jeudi après-midi : le court métrage Gino Bouleau du cinéaste de notre relève cinématographique régionale Danick Audet. Son film raconte l’histoire d’un séropositif de Rouyn-Noranda qui a décidé en 1993 de s’isoler en forêt. Il y survit depuis 23 ans.
Le court métrage de Danick Audet vient tout juste d’être primé à la 4e édition de la Course des régions pancanadienne qui avait lieu à Sherbrooke où il a remporté trois prix. Danick Audet est de retour depuis peu en Abitibi-Témiscamingue pour y poursuivre sa carrière de réalisateur. Évidemment, le Festival tenait à présenter à son public le film de ce jeune cinéaste prometteur.
C’est dans un lieu hautement symbolique que se tenait le dernier repas du Festival. Invités, organisateurs, bénévoles, festivaliers munis d’un forfait incluant les repas… tous étaient réunis dans cet ancien cinéma d’inspiration art déco transformé en 2010 en salle de réception, mais ayant conservé des éléments de la vitalité cinématographique de Rouyn-Noranda.
Dans ce magnifique lieu imprégné par le cinéma, le président du Festival a tenu à faire brièvement trois salutations pendant le repas. En effet, si le succès de l’événement repose, entre autres, sur une armée de bénévoles qui ne comptent pas leurs heures et qui mettent au profit de l’organisation toute leur expertise, cette année des personnes ont dû se surpasser pour assurer le succès de ce 38e Festival. C’est le cas de madame Hélène Juneau, responsable de l’organisation des repas. Le choix de tenir les dîners et les soupers dans les différents restaurants de la ville est un élément très prisé qui contribue grandement à la renommée d’accueil chaleureux qu’a l’événement. « Ça nous permet de découvrir par la même occasion différents secteurs de la ville », estimait une cinéphile venant en Abitibi-Témiscamingue pour la première fois et agréablement surprise par cette délicatesse. Cependant, cette attention soignée à l’accueil augmente d’autant les difficultés de planifications. Il faut s’assurer qu’il y aura assez de place pour tout le monde dans les différents restaurants et que les établissements choisis seront en mesure de servir rapidement de bons repas mettant souvent en vedette nos produits régionaux. La complexité d’organisation était particulièrement élevée cette année considérant le grand nombre d’invités comme le soulignait Jacques Matte en demandant à toutes les personnes présentes d’applaudir chaudement madame Hélène Juneau qui a encore une fois réussi à relever le défi.
Un autre fidèle collaborateur que Jacques Matte a tenu à saluer est Réjean Bérubé, responsable du son lors de plusieurs activités du Festival. Notamment, lors des animations aux repas : ces animations si caractéristiques du Festival et qui surprennent agréablement les habitués d’autres festivals. Réjean Bérubé était évidemment fidèle au poste pour permettre à Jacques Matte d’être bien entendu par toute l’assistance qui s’est mise à l’applaudir. Applaudissements bien mérités puisqu’il n’est pas toujours évident de sonoriser certains lieux. De plus, Réjean Bérubé est responsable depuis plusieurs années des représentations On va aux vues dans des résidences pour aînés de la région. Cette année, les aînés valdoriens ont particulièrement été réceptifs à cette attention du Festival envers eux. Un accueil très apprécié par Réjean Bérubé qui devait effectuer 200 km aller-retour pour assurer l’activité à Val-d’Or.
Enfin, le président Jacques Matte a demandé à ce que toutes les personnes ayant acheté un forfait pour assister à l’événement se lèvent pour qu’on les applaudisse. Ces « forfaitaires », comme il les a baptisés amicalement, viennent souvent de l’extérieur de la région et découvrent l’Abitibi-Témiscamingue via le Festival. Évidemment satisfaits de leur expérience, ils deviennent de véritables ambassadeurs pour la région. D’ailleurs, c’était particulièrement beau de voir certains d’entre eux discuter ensemble pendant ce repas final. Entre ces amateurs de cinéma qui ne se connaissaient pas au début de la semaine, une belle complicité est née. Ils parlaient de cinéma, mais aussi de la région. « Je n’étais jamais venu en Abitibi-Témiscamingue. Il était temps », confie Hélène Bertrand. Et au moment de se quitter, les paroles de Denis, un cinéphile de Gatineau, à un autre cinéphile de l’extérieur de la région étaient révélatrices : « Ça m’a fait plaisir de vous rencontrer. À l’an prochain. »
Madame Fanny Mallette était présente au début de la soirée de fermeture pour présenter en première mondiale à Rouyn-Noranda, en tant que réalisatrice, son court métrage Aimé. « Juste dire que je suis vraiment profondément heureuse d’être ici, de présenter mon « bébé » pour la première fois devant du monde. Je suis venu ici, si ma mémoire est bonne, il y a 19 ans, présenter mon premier film comme actrice qui s’appelait Les muses orphelines. Et c’est ici, dans ce théâtre, que j’ai donné ma première entrevue à vie, à Stéphan Bureau pour Le Point », rappelle avec justesse Fanny Mallette car en effet Le Téléjournal et Le Point de Radio-Canada avaient effectivement été diffusés en direct du Théâtre du cuivre dans le cadre de l’édition de l’an 2000 du Festival. « Je suis vraiment heureuse d’être de retour. Merci pour l’accueil. C’est toujours un plaisir », conclut Fanny Mallette pour qui Rouyn-Noranda occupera toujours une place spéciale.
Enfin, pour finir en beauté cette 38e édition, l’équipe du Festival a choisi d’offrir à ses festivaliers la première nord-américaine du long métrage Les plus belles années d’une vie du grand réalisateur français Claude Lelouch. 53 ans après son film Un homme et une femme (Oscar du meilleur film étranger), cette suite réunit à nouveau Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée. Le film dépeint un homme et une femme qui ont vécu une magnifique histoire d’amour dans leurs jeunes années. Anne et Jean-Louis reprendront leur histoire là où ils l’avaient laissée.
Claude Lelouch était déjà venu au Festival lors de sa 6e édition avec son film Attention bandits. Il avait même reçu une leçon de chasse du réalisateur Jean-Claude Lauzon (Un zoo la nuit) pendant une sortie au Témiscamingue. Cette fois, il ne pouvait pas être présent à Rouyn-Noranda, mais il a quand même tenu à s’adresser aux spectateurs par vidéo. Jusqu’à la toute fin, le Festival aura réservé de belles surprises aux cinéphiles.
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