UNE PRÉSENTATION ÉMOUVANTE DU LONG MÉTRAGE LES VIEUX CHUMS

Le bloc de projections d’après-midi s’est poursuivi avec le film LES VIEUX CHUMS. Pour le présenter en première mondiale, on retrouvait sur scène le réalisateur Claude Gagnon, les acteurs Paul Doucet et Hassan El Fad, ainsi que le producteur Samuel Gagnon, en compagnie des productrices Bahija Essoussi-Gagnon et Yuri Yoshimura-Gagnon. « Je peux-tu vous dire qu’on est content de vous voir », a déclaré Claude Gagnon avec un soupir de satisfaction, à des spectateurs évidemment très heureux aussi. « Merci d’être là. Pour un cinéaste, il n’y a pas de plus grand bonheur que de présenter un film devant un public. Grâce au courage des organisateurs du Festival à Rouyn-Noranda, on a la chance de le faire. Je pense que c’est le premier festival au Québec cette année où on est capable de le faire. Alors, un grand merci. Moi, je ne compte plus les fois où je suis venu à Rouyn-Noranda. Je peux vous dire une chose… J’ai fait des dizaines et des dizaines de festivals à travers le monde, vous avez vraiment beaucoup de raisons d’être fier de votre festival. J’ai rencontré beaucoup de cinéastes qui sont venus ici et à chaque fois, c’est toujours le même commentaire : on adore aller à Rouyn-Noranda. C’est le meilleur festival pour tout le monde; c’est chaleureux… Alors, bravo, bravo à partir des trois fondateurs jusqu’au dernier des bénévoles; tout le monde est hyper efficace et rend notre séjour ici très agréable. Même dans les conditions actuelles, ils ont rendu ça extraordinaire. » Puis, Claude Gagnon a tenu à expliquer que l’acteur principal du film, Patrick Labbé, aurait bien aimé être présent également, mais comme il est père de six enfants, c’est beaucoup de responsabilité. Alors, pour des raisons sanitaires et autres, à regret, Patrick ne pouvait être présent, mais tenait à saluer chaleureusement les gens de Rouyn-Noranda. Avant de céder la parole aux acteurs présents sur scène, Claude Gagnon a d’abord tenu à les présenter : « Le jour où j’ai annoncé à Patrick Labbé que j’avais choisi Paul Doucet, il a quasiment fondu en larmes tellement il était content. Paul… il peut tout jouer : la comédie, le drame… demandez lui n’importe quoi, il va livrer. C’est un des comédiens les plus extraordinaire qu’on a au Québec. J’espère que les gens vont le réaliser », estime le réalisateur avant de poursuivre : « À l’autre bout de la scène, vous avez quelqu’un que vous ne connaissez pas. Je peux vous dire une chose, au Maroc, la deuxième personne la plus aimée après le roi, c’est lui : Hassan El Fad. Vous allez en entendre parler dans les années qui viennent, mais vous avez cet avantage-là, sur tout le monde au Québec, vous pourrez dire : nous l’avons vu en premier », certifie le cinéaste sous les rires et les applaudissements des spectatrices et spectateurs. Puis, une très vive émotion a empreint Claude Gagnon en se rappelant avec tristesse l’inspiration de son film : « Cette histoire-là m’est venue… J’avais un ami d’enfance… Qui est venu d’ailleurs au Festival à Rouyn, deux fois… Un jour, j’ai reçu un appel… Il avait le cancer… Et j’ai passé la dernière année de sa vie avec lui… Il vivait sa dernière période de vie de façon tellement sereine, que je ne devrais pas être aussi émotif, parce qu’on s’est vraiment amusés comme des fous pendant toute cette dernière année qu’on a vécue ensemble… En cours de route, parce qu’il était aussi un comédien, je lui ai demandé si on ne devrait pas faire un film ensemble, un docufiction ou quelque chose du genre. Il m’a dit non parce qu’il était trop épuisé et qu’il savait ce que le cinéma impliquait : c’est trop demandant. Puis, après une pause de 30 secondes, il m’a dit : mais quand je serai parti, ça serait peut-être intéressant que t’en parle. C’est devenu le film que je présente aujourd’hui. Évidemment, j’en ai fait toute une fiction. Si vous avez lu que Jacques Matte a dit que c’était mon meilleur film, je pense qu’il n’est pas objectif, parce que cet ami là… c’était le cousin de Jacques », nous confie un Claude Gagnon bouleversé, en cédant la parole à Paul, sous les applaudissements réconfortants de l’assistance. » Difficile de suivre cet instant… Si vous voulez comprendre qu’est-ce qui fait que des acteurs décident d’embarquer dans un projet comme celui-là, vous n’avez qu’à regarder l’homme qui nous le vend : cette passion qui l’anime, cette histoire qui lui était très chère, ses yeux, son sourire, sa folie, sa douce folie, qui a fait qu’on a dit OUI. Parce qu’on ne l’a certainement pas fait pour le cachet », révèle avec humour Paul Doucet provocant rires et sourires dans la salle avant de poursuivre. « Rémy Girard m’a dit un jour que faire un film au Québec, ça tient du miracle. Quand on pense à Benoit Pilon qui était sur cette scène hier et qui disait huit ans de travail pour en arriver au film qu’on a vu hier, LE CLUB VINLAND, qui est un magnifique film… Et ça c’est dans des conditions normales, de financement normal, ce qui n’a pas été le cas dans le film de ce soir. Tu nous en emporté dans ce bateau là, mon cher capitaine Achab, et on a décidé d’embarquer avec toi. Tu nous as amené de St-Hyacinthe jusqu’au Maroc, où on a découvert une culture, on a fait des amitiés qui, je pense, vont durer. Et un de ces amis-là, c’est Hassan El Fad. Enfin, merci infiniment au Festival. Je ne peux pas y croire. Je lisais Marc-André Lussier ce matin qu’on peut entrer 107 personnes dans la salle. Eh bien! Je vous embrasse du regard… toutes et tous! Pour une dernière fois, probablement, cette année; voir un film en salle cette année, ça tient du miracle! Je suis avec des gens! J’apprécie vraiment ce moment, je respire ce moment et je vous en remercie infiniment. Bravo pour votre courage, gens du Festival. C’est toujours un plaisir d’être ici. J’espère revenir; si jamais vous avez besoin d’un porte-parole, moi je signe pour dix ans », conclut Paul Doucet sous les applaudissements de la salle. Encore une fois, pendant la projection, les spectatrices et spectateurs ont savouré chaque minute du long métrage. Des larmes, des rires, des réflexions… Bref, des émotions de toutes sortes jusqu’au générique final; signal pour les festivalières et festivaliers d’applaudir chaleureusement les artisans présents et leur démontrer à quel point l’histoire, la magnifique photographie et le jeu poignant des acteurs les ont bouleversés.

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