Soirée importante ce dimanche soir pour l’acteur bien connu Benoît Brière qui présentait aux festivaliers son tout premier film en tant que réalisateur du court métrage : Mourir en vie.
Sur scène, il était bien entouré par le légendaire Marcel Sabourin, le scénariste et pédiatre bien connu Jean-François Chicoine, la violoncelliste Christine Harvey et Marie-Pierre Rodier de Filmoption International.
Après s’être amusé quelques secondes à faire rire la salle avec le micro trop haut, le comédien Benoît Brière s’est exclamé : « Quel bonheur pour l’équipe de Mourir en vie de se retrouver à Rouyn-Noranda pour le Festival, le 40e qui plus est! Un immen… Ah ben oui! », s’écrie Benoît Brière interrompu par les cris et les applaudissements nourris des spectateurs. « Merci infiniment de l’invitation du tierce créateur du Festival et de toute l’équipe de bénévoles. Vous aurez remarqué parmi nous un jeune acteur de la relève. Il gagne à être connu. Vous allez voir. D’après moi, il va faire carrière. Marcel Sabourin! », lance Benoît Brière sous les applaudissements forts, chaleureux, longs et intenses de la salle. L’acteur concerné badinant à regarder derrière; prétendant que ces éloges ne lui sont pas destinés.
Sur un ton plus sérieux et émouvant, le scénariste Jean-François Chicoine a pris la parole : « Ça me fait très plaisir d’être ici. C’est très émouvant. J’ai comme mon père et ma mère qui sont avec moi pour vous présenter une partie de notre vie. C’est un privilège pour un médecin comme moi de pouvoir écrire et voir qu’un ami comme Benoît a réussi d’une aussi belle façon à transmettre du bonheur de notre famille. Quand ça va mal dans une profession, on peut toujours plonger dans la culture. Je vous souhaite ce qui m’est arrivé : d’avoir des immenses comédiens pour pouvoir jouer une partie de votre existence et de pouvoir l’amener ailleurs. Merci particulièrement à Marcel qui me fait comme une sorte de nouveau papa et qui, malgré les pertes de sens que nous vivons tous depuis deux ans, vient donner une signification particulière au présent. C’est un film sur le présent. Faites-vous plaisir pendant 35 minutes », prescrit un Jean-François Chicoine ému sous les applaudissements d’une salle qu’on sent particulièrement sensible et réceptive ce soir.
Reprenant brièvement la parole, Benoît Brière souligne un dernier petit détail : « Ce n’est certainement pas n’y votre premier, n’y votre dernier film sur une histoire vraie, vraie, de vraie, mais les chances sont d’une sur un million qu’elle soit écrite par le fils du personnage principal. Bonne soirée. »
À la fin de la projection, comme l’an passé, les consignes sanitaires ne permettaient toujours pas aux spectateurs de rester dans le foyer du Théâtre du cuivre pour échanger longuement avec les invités accompagnant le film contrairement à la tradition établie par le Festival. Néanmoins, bien positionné à la sortie de la salle, Benoît Brière pouvait à distance recevoir les salutations des festivaliers quittant l’enceinte du théâtre. Malgré le masque, les yeux pétillants de l’acteur ne pouvaient rien cacher : le réalisateur passait de toute évidence une bonne soirée et était satisfait de l’accueil réservé à son tout premier film.
Ce dimanche, pour souligner son 40e, le Brunch conférence du Festival rendait hommage à ses amis journalistes qui l’ont appuyé depuis ses débuts. Parmi ceux-ci, Franco Nuevo qui la veille à l’émission de radio Culture club de René Homier-Roy a souligné les spécificités uniques de l’événement : « René… René… Vous qui avez été certainement le roi des critiques de cinéma… Quand est-ce qu’on a déjà rendu hommage à des journalistes qui étaient là au départ? Ce n’est jamais arrivé! », s’exclame avec fierté Franco Nuevo portant déjà pour la circonstance ces lunettes de soleil et sa tenue de vedette de cinéma.
« Vous avez raison », confirme René Homier-Roy qui est souvent venu à l’événement avant de relancer Franco Nuevo : « Vous dites que c’est un festival qui a une loyauté et une mémoire. Ça se manifeste comment selon vous? »
« La loyauté sans contredit », répond avec conviction Franco Nuevo. « Parce que, même si on ne vient pas pendant des années du fait que maintenant je ne suis plus critique de cinéma et que j’anime et tout ça… On se souvient. Exemple : ce 40e rend hommage à deux personnes très importantes : la journaliste Minou Petrowski et le réalisateur Rock Demers qui ne sont malheureusement plus des nôtres. Il y a plein de gens qui ont aidé le Festival au cours des 40 dernières années et eux ne les oublient pas. La loyauté est certainement très frappante à ce niveau là », souligne Franco Nuevo tout en ajoutant que les organisateurs ont aussi réussi à se créer un réseau international qui explique en partie le succès de l’événement.
Dimanche après-midi avait lieu la première québécoise du long métrage L’inhumain. Sur scène, pour présenter le film, le réalisateur Jason Brennan, le jeune acteur Odeshkun Thusky, les actrices Jeanne Roux-Côté et Véronique Beaudet, ainsi que l’acteur et rappeur algonquin Samian. Ce dernier en a profité pour souligner les avancées des premiers peuples dans le monde de l’audiovisuel au Québec : « Aujourd’hui, nous sommes rendus à avoir des séries et des films réalisés, produits, écrits et joués par les premières nations. Et ça, c’est énorme! », s’est réjoui Samian sous les cris et les applaudissements approbateurs de la salle.
Tout juste avant de partager sur grand écran son œuvre, le réalisateur a laissé la place au jeune comédien Odeshkun Thusky qui tenait à offrir aux spectateurs une petite cérémonie : une brève prière en algonquin. Avec beaucoup d’humour et d’aplomb, Odeshkun s’est d’abord présenté au public en jouant à la célébrité, imitant Johnny Cash et remerciant le réalisateur de lui avoir donné l’opportunité de devenir une « vedette de cinéma ». Les festivaliers, séduits par la personnalité attachante du jeune algonquin, ont totalement embarqué dans son jeu : riant et applaudissant sans ambages. De toute évidence, les festivaliers se réjouissent que les premiers peuples brillent ainsi devant et derrière les caméras.
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